Autisme et santé mentale : un guide

Mot d’introduction : Pourquoi ce guide est-il important?

La plupart des intervenants dans le domaine médical ne sont pas au fait des manifestations de l’autisme et peuvent facilement les confondre avec des signes de troubles psychiques. Et souvent, quand une personne autiste connaît des difficultés en santé mentale et tente d’en parler, on ne la prend pas au sérieux. Ce guide basé sur un projet de recherche auprès de la population autiste en Écosse tente de faire la part des choses pour les professionnels, l’entourage et les personnes autistes elles-mêmes afin de clarifier, de faciliter et d’humaniser les interventions.

N’hésitez pas à partager ce guide dans les milieux des services sociaux et de santé. Vous pouvez également reproduire la version française en mentionnant la source de l’original sur le site d’AMASE : Supporting Autistic Mental Health

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Accessibility Checklist for Autistic and Neuroatypical Individuals

Author: Marie Lauzon, B.I.D. – December 17, 2019 version

Accessibility Checklist for Autistic and Neuroatypical Individuals

The following list contains things to consider when assessing the accessibility of spaces or activities according to the needs of Autistic, hypersensitive or otherwise neuroatypical individuals. Note that this list is intended to complement the common needs covered by Universal Accessibility.

When planning events or setting up venues, this checklist may be useful for maximizing accessibility, as well as alerting participants ahead of time when a potential obstacle cannot be avoided (e.g. loud sound during a music show).

For existing spaces, an on-site visit will be useful for assessing possible barriers. This information will then help atypical people know what to expect and be able to better decide how to plan an activity, or choose to avoid it.

It should be noted that the traits, sensitivities and challenges of Autistic or other neuroatypical individuals vary greatly. For example, an Autistic person may be comfortable with noise, but avoid physical contact at all cost. Another may have no issues with physical proximity or contact, and be unable to speak when many people are present. The variations are infinite! This list aims to catalogue all potential obstacles according to individual needs.

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Liste de vérification de l’accessibilité pour les personnes autistes et neuroatypiques

Auteur : Marie Lauzon, B.D.I. – Version du 17 décembre 2019

Liste de vérification de l’accessibilité pour les personnes autistes et neuroatypiques

Voici quelques aspects à considérer pour évaluer l’accessibilité des lieux ou des activités selon les besoins des personnes autistes, hypersensibles ou autrement neuroatypiques. À noter que cette liste se veut un complément aux besoins communs couverts par l’accessibilité universelle.

Lors de la préparation d’événements ou l’aménagement de lieux, cette liste pourra être utile pour maximiser l’accessibilité, ainsi qu’aviser les personnes à l’avance quand un obstacle potentiel ne peut pas être évité (p. ex. le son fort pendant un spectacle de musique).

Pour les lieux existants, une visite sur place sera utile pour faire l’évaluation des obstacles potentiels. Ces renseignements permettront ensuite aux personnes atypiques de savoir à quoi s’attendre et de pouvoir mieux décider comment planifier une activité ou même choisir de l’éviter.

Il est à noter que les caractéristiques, sensibilités et défis des personnes autistes et neuroatypiques présentent une grande diversité. Par exemple, une personne autiste pourrait être très à l’aise avec le bruit, mais redouter les contacts physiques. Une autre n’aura pas de difficulté avec la proximité ou le contact, mais ne pourra pas s’exprimer quand plusieurs personnes sont présentes. Les variations sont infinies! Cette liste tente de recenser tout ce qui peut être utile à prévoir, en fonction des besoins individuels.

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Rediffusion : Des petites victoires, victoires pour qui et à quel prix ? (article de Pourquoi pas Autrement)

Voici un article magistral (lien direct : Des petites victoires, victoires pour qui et à quel prix ?) qui fait le point sur le projet d’adaptation de la BD d’Yvon Roy. Un boycott a été levé, ce qui a aussi permis une plus grande visibilité des adultes autistes qui tentent de redresser les fausses croyances et les petites et grandes violences qu’on fait subir, parfois, aux enfants autistes. À lire, à lire, cet excellent compte rendu. En prime : de nombreux liens vers des blogs et témoignages d’adultes autistes pleins de bon sens, qui ne demandent qu’à informer les parents pour mieux aider leurs enfants!

Pourquoi pas Autrement ?

Il y a quelques mois, cherchant à me faire un cadeau à moi-même en flânant au rayon BD d’une librairie, je suis tombée sur cette BD, « Les petites victoires », Yvon Roy. Le dessin m’a attirée. Puis le mot « autisme » m’a attirée. Mais le résumé entier sur la quatrième de couverture m’a tout de suite donné envie de vomir et je l’ai reposé. Quelques temps plus tard, en train de faire une liste d’achat de BDs pour l’endroit où je travaillais et après avoir lu des critiques en ligne, je vais revoir le livre en librairie, je feuillette, je lis en diagonale. Et malgré quelques beaux moments et le dessin qui me plaît je me dis que non, décidément. Les « petites victoires » racontées sont des victoires pour le père, pas forcément pour le fils. Ça me rappelle de mauvais souvenirs, et ça commence à me gonfler ces neurotypiques…

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Toronto et les médias

Cette semaine à Toronto, un jeune homme a commis un crime. Il a tué des gens en fonçant sur eux avec un camion. Exprès.

C’est un crime. Un crime terrible.

Il semble que le gars aurait tenu des propos misogynes, que sa haine des femmes et son sentiment d’impuissance et sa frustration l’aient poussé à faire un geste impensable.

On se questionne, avec raison, sur ce phénomène de société qui fait naître des fanatiques, peu importe de quelle idéologie ils émanent. Il y a de grandes blessures dans nos sociétés modernes que la visibilité médiatique envenime. Et il y a là de quoi réfléchir, méditer, et changer.

Puis, la dérive : il paraît que, ça a l’air que, selon les propos rapportés par le Globe and Mail à partir d’un article de 2009, la mère du meurtrier aurait eu un fils qui aurait reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger. On ne sait pas si c’est du meurtrier qu’il s’agit, ou d’un de ses frères, s’il en a. Mais on n’attend pas de confirmer, et on brode. Ci-dessous, le lien vers un reportage de Paul Arcand sur le sujet, qui résume l’approche médiatique de ce détail. À écouter à partir de 7:00, et braquez-vous pour les préjugés :

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L’expression « autisme politique » – Lettre ouverte à La Presse

Montréal, le 5 octobre 2017

Aux journalistes et responsables de la rédaction de La Presse,

Il y a eu cette semaine un scandale à La Presse+, alors que Nathalie Petrowski a employé l’expression «autisme politique» dans le titre (modifié depuis) et le texte (non modifié) d’une chronique au sujet de Mélanie Joly.

Voici les liens vers la publication Facebook :
https://www.facebook.com/LaPresseFB/posts/10157014011038312
et la chronique:
http://archive.is/iRffP

Dans l’article, on y va gaiement en décrivant les «symptômes» de ce phénomène.
Sinon, la «métaphore» ne serait pas aussi percutante. Bien sûr.

D’ailleurs, en effectuant une recherche par curiosité, j’ai constaté que l’expression «autisme politique» est parfois utilisée par des commentateurs politiques un peu partout dans le monde, et plus particulièrement à La Presse au cours des dernières années (recherche Google : “autisme politique” avec les guillemets, en ajoutant au choix site :.lapresse.ca).

Ce qu’il faut savoir donc, c’est que 1. l’expression est utilisée par d’autres commentateurs politiques et que 2. c’est de la grosse discrimination sale, puis que 3. l’un n’empêche pas l’autre.

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Fierté, autisme, neurodiversité

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Il y a une fête de la fierté aujourd’hui. Certains s’étonnent :

«Être fiers d’être autistes? C’est quoi, cette histoire-là?»

Eh bien pour tout dire… l’opposé de cette fierté, c’est la honte.

Longtemps, dans nos sociétés occidentales, on a caché les personnes différentes. Qui au fond d’un grenier, qui en institution, qui par la censure ou la punition… Ça ne fait pas si longtemps. Il ne fallait pas en parler.

Il reste des traces de cette honte. On tente de corriger des comportements inoffensifs. On chicane les personnes différentes en leur faisant la leçon sur ce qu’on juge. On leur rajoute des difficultés en disant que c’est leur faute, aussi, qu’elles n’ont qu’à changer. Comme si c’était par choix, les difficultés, les incongruités, bref, le handicap.

Être autiste, c’est dur. Il ne faut pas se le nier. Si c’était facile, il n’y aurait ni diagnostic, ni adaptations, ni ergothérapie, ni orthophonie, ni communication adaptée, ni anxiété, ni dépression…

Mais au-delà des différences et des difficultés qu’elles peuvent amener, il y a dans l’acceptation de qui nous sommes un réconfort et une source de courage. Il y a, dans la reconnaissance par nos semblables et l’expression de notre solidarité, une plateforme qui nous permet de nous affirmer et d’être, entièrement.

C’est de là qu’elle vient, la fierté.

Cette fierté qui fait que de dire, sans honte et avec parfois un brin d’orgueil: «Je suis autiste» devient une affirmation de sa différence et de ses défis, une déclaration d’existence et de droit à l’expression et à la présence, un refus de la honte quant à ces traits qui composent notre humanité. C’est une affirmation d’identité, en pleine lumière.

Je suis autiste. Voilà, c’est dit.

Un peu d’histoire

La journée de la Fierté autiste, qui a lieu le 18 juin, a été lancée en 2005 par l’association Aspies for Freedom pour inviter les personnes autistes à se réunir par solidarité et pour s’apprécier dans toutes nos diversités 🙂

Formation en autisme pour les recrues du Service de police de la Ville de Montréal

Mise à jour (29 mars 2018) : Cet article date du 27 mai 2017. Entretemps, le programme a été renouvelé pour l’année 2018, avec des formations planifiées d’avril à novembre.

Cette année, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mène un projet pilote dans le cadre de la formation de ses nouvelles recrues. L’objectif de cette initiative est de donner aux nouveaux policiers une formation communautaire par l’entremise de présentations données par différents groupes de citoyens.

Au premier plan de cette initiative, le SPVM a engagé les services de l’école À pas de géant pour des séances de formation au sujet de l’autisme, qui se déroulent toutes les trois semaines depuis février et auront lieu jusqu’en octobre 2017. Bravo!

Au cours de la présentation, d’une durée d’une heure, les jeunes policiers reçoivent de l’information sur l’autisme, afin de mieux comprendre les défis de ce groupe de population, ainsi que sur les moyens à prendre pour collaborer avec les personnes autistes, que ce soit dans leur rôle de premier répondant ou dans le quotidien ordinaire du travail policier.

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Recherche sur l’autisme au féminin – appel de participantes

Modification : La recherche de candidates pour ce projet de recherche est terminée. Toutefois, le groupe de recherche continue le recrutement dans divers groupes de population. Pour en savoir plus : http://lnc-autisme.umontreal.ca/

Le groupe de recherche en autisme et neurosciences cognitives de Montréal invite actuellement la participation des femmes qui se sont identifiées comme étant autistes (ou Asperger) à l’âge adulte, en France et au Québec. (Ceci inclut les personnes qui n’ont pas obtenu de diagnostic et les personnes transgenre assignées femmes à la naissance.)

À cette étape, l’inscription vous permet d’ajouter votre nom à la base de données, sans engagement. Sur le long terme, vous recevrez des invitations à participer à des projets de recherche si désiré, par exemple collecte d’information, neuro-imagerie, etc. La participation à chacun des projets est optionnelle.

Je vous encourage à vous inscrire! Ces études à venir permettront de mieux cerner les critères d’identification (diagnostic) des filles et des femmes autistes, qui passent bien trop souvent «sous le radar».

Voici le lien vers le site de l’équipe de recherche et la description du projet, avec les critères d’admissibilité :
http://lnc-autisme.umontreal.ca/contenu.aspx?page=3.13

Intervention en temps de crise – Personnes autistes

En temps de crise, qu’il s’agisse d’un incendie ou d’une catastrophe, ou d’un effondrement neurologique en soi, bon nombre de personnes autistes perdent leurs moyens.

J’ai assisté hier à une formation pour les premiers répondants par l’équipe de l’école Giant Steps/À pas de géant, dans le cadre du « Projet de villes inclusives pour personnes autistes ». Vous trouverez ci-dessous mon résumé des recommandations formulées.

À noter que ces recommandations s’appliquent aussi bien aux enfants qu’aux adultes.

Intervention en temps de crise avec les personnes autistes :
recommandations pour les premiers répondants

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